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Il est assez difficile d'établir avec exactitude le moment où les Night Beds sont nés. Peut-être faut-il remonter en août 2006, lorsque le jeune Winston Yellen est invité à venir passer quelques jours chez un ami de longue date, Matthew Wilcox. Ils discutent de tout et de rien, improvisent quelques accords de guitare sans arrière-pensée et l'étincelle se produit. Ou alors quelques années plus tard, lorsque l'un part étudier à Nashville, le berceau de la musique country. En vérité, l'instant T est probablement celui-là, à l'été 2008, où les deux compères lézardent sous le soleil de Colorado Springs et composent la première chanson des futurs Night Beds, "You Were Afraid".

Une poignée d'aventures et de membres supplémentaires dans la valise, la formation publie trois EPs "Night Beds", "Every fire ; Every joy" et "Hide From It', qui retiennent l'attention du label indépendant Dead Oceans. Et début 2013, elle enfante un premier bébé baptisé "Country Sleep". Enregistré dans la maison campagnarde où vécurent June et Johnny Cash, le disque, qui touche aussi bien au rock qu'à la folk et la pop, est imprégné des fantômes du passé et de l'avenir. L'ensemble évoque Elliott Smith et Bon Iver, où toute la nouvelle génération émergeant du coeur des Etats-Unis : Iron & Wine, Edward Sharpe and the Magnetic Zeros, The Civil Wars et Fleet Foxes, pour ne citer qu'eux.

Après l'éblouissant "Even If We Try", c'est au tour du single "Ramona" d'assurer le rôle de porte-étendard de l'opus. Plus légère et enjouée, la piste jouit d'une partition ensoleillée et mélancolique parfaite pour cette fin d'été. Réalisé par Abraham Vilchez-Moran, le clip explore les regrets d'un vieux loup de mer solitaire qui décide de quitter son rafiot pour recoller les morceaux avec sa famille. Davantage portées sur l'histoire que l'esthétisme, les images laissent transparaître une sensible émotion, à l'image des dix morceaux de l'album qui méritent une oreille attentive.

Découvrez le clip "Ramona" des Night Beds :