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Choqué par un podcast complotiste, Neil Young a claqué la porte de Spotify. En fin de semaine dernière, le célèbre artiste américano-canadien a annoncé le retrait de ses chansons emblématiques comme "Harvest Moon" ou "Heart of Gold" de la plateforme suédoise, car il accuse ses dirigeants de « diffuser de fausses informations sur les vaccins » contre le Covid-19. Le chanteur de 76 ans pointe en particulier du doigt la présence du podcast controversé "The Joe Rogan Experience", animé par Joe Rogan, dont les différentes émissions sont en moyenne suivies par 11 millions d'auditeurs. « Ils peuvent avoir Rogan ou Young. Pas les deux. (...) Je soutiens la liberté d'expression. Je n'ai jamais été en faveur de la censure. Les entreprises privées ont le droit de choisir ce dont elles tirent profit, tout comme je peux choisir de ne pas laisser ma musique soutenir une plateforme qui diffuse des informations nuisibles. Je suis heureux et fier d'être solidaire des soignants en première ligne qui risquent leur vie chaque jour pour aider les autres » a tenu à indiquer publiquement le rockeur, à l'origine d'un mouvement suivi par d'autres artistes.

"Des irresponsables répandent des mensonges"

En effet, dès vendredi soir, la célèbre auteure-compositrice-interprète Joni Mitchell a rejoint le musicien dans son combat contre la désinformation. « J'ai décidé de retirer toute ma musique de Spotify. Des personnes irresponsables répandent des mensonges qui coûtent la vie à des gens. Je suis solidaire de Neil Young et des communautés scientifiques et médicales mondiales sur cette question » a martelé l'interprète de "Big Yellow Taxi", approuvée par Nils Lofgren qui a lui aussi dénoncé Spotify pour « faire la promotion de mensonges et de fausses informations qui font du mal et tuent des gens ». « Quand ces femmes et ces hommes héroïques, qui ont passé leur vie à guérir et à sauver la nôtre, appellent à l'aide, on ne leur tourne pas le dos pour l'argent et le pouvoir. On les écoute et on se tient à leurs côtés. (...) Au moment où j'écris cette lettre, les 27 dernières années de ma musique ont été retirées de Spotify. Nous sommes en train de contacter les labels qui possèdent ma musique antérieure pour la faire retirer également » a indiqué l'ancien membre du groupe Crazy Horse (avec Neil Young) et du E Street Band de Bruce Springsteen.

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Et il incite ses pairs à prendre part à cette action pour faire plier Spotify, qui refuse de supprimer le podcast de Joe Rogan. « La musique est l'arme sacrée de notre planète, unissant et guérissant des milliards d'âmes chaque jour. Prenez votre épée et servez-vous en. Neil l'a toujours fait. Tenez-vous debout à ses côtés, à nos côtés. C'est une action puissante que vous pouvez tous faire maintenant, pour honorer la vérité, l'humanité et les héros qui risquent leur vie chaque jour pour sauver la nôtre » a lancé Nils Lofgren.

Spotify CEO Daniel Ek responds to Joe Rogan controversy and reveal plan to label podcasts that discuss COVID-19.“We know we have a critical role to play in supporting creator expression while balancing it with the safety of our users,” pic.twitter.com/voPutfPuct

— Pop Crave (@PopCrave) January 30, 2022

"Nous avons une obligation de faire plus"

Également épinglé par Meghan Markle et le prince Harry, qui ont notifié leur inquiétude sur ce sujet épineux via leur fondation Archevell, le géant du streaming mondial a finalement pris la parole pour tenter d'éteindre l'incendie. Daniel Ek, le co-fondateur et PDG de Spotify, s'est fendu d'un communiqué pour annoncer des changements dans les règles d'utilisation de la plateforme. « Sur la base des retours que nous avons depuis ces dernières semaines, il est devenu clair pour moi que nous avions une obligation de faire plus pour fournir de l'équilibre et donner accès à une information largement acceptée des communautés médicales et scientifiques » admet le milliardaire, qui appliquera, « dans les prochains jours », une série de mesures.

Parmi elles ? L'introduction d'un avertissement et de liens dans la totalité des podcasts traitant de l'épidémie de Covid-19, qui redirigeront les utilisateurs vers des « informations factuelles » éditées par « des scientifiques, des physiciens, des académiciens et les autorités sanitaires » et des documents sourcés. Spotify promet également de renforcer sa prévention sur « ce qui est acceptable » aux créateurs de contenus, tout en indiquant vouloir « soutenir la liberté d'expression ». Le vent de la polémique s'amenuisera-t-il suite à ces modifications ?