Crédits photo : Sony Pictures
Il n'y a pas que "House of Gucci" qui fasse l'événement dans les salles de cinéma. Ce mercredi est également sorti "Suprêmes", le biopic sur NTM. Présenté en avant-première au Festival de Cannes cet été, le film raconte les débuts du duo rap du 9-3, de sa création en 1988 à son premier concert au Zénith de Paris en 1992. Une histoire faite de succès et de tensions, filmée par Audrey Estrougo et représentée à l'écran par Théo Christine et Sandor Funtek, respectivement dans les rôles de JoeyStarr et Kool Shen. Interrogés par nos confrères de Films Actu et Pure Break, les deux acteurs se confient sur les coulisses du tournage. Et Théo Christine a vu ce rôle comme un véritable « challenge » : « Le personnage est tellement intéressant, il y a trop de trucs à raconter. Mais moi il me manquait ce prisme de cette dimension hip-hop, toute la génération que ça a touché, marqué, toute l'effervescence que ça a créé en France... Moi je n'avais pas tout ça, je l'ai découvert après en bossant avec Sandor. Donc la pression est arrivée un peu après ».

"On a travaillé comme si on préparait les J.O"

Son comparse Sandor Funtek a quant à lui éprouvé une « forte satisfaction » à l'idée de se glisser dans la peau de Kool Shen : « L'idée d'interpréter ces légendes-là m'a foutu un coup de pression monumental. Je me suis dit "Ok, on n'a pas le droit de pas bien faire. Si on le fait, il faut que ce soit crédible, qu'on y croit, que les fans de la première heure ne se sentent pas trahis" ». D'ailleurs, les deux acteurs ont reçu la visite des véritables rappeurs sur le plateau de tournage, même si ceux-ci ont davantage eu un rôle de « consultants, d'intervenants ». Sandor Funtek explique qu'ils étaient entourés d'une équipe composée de personnes présentes à l'époque des débuts de NTM à la fin des années 80.

"On a raconté ce qu'on avait à dire de NTM"

D'ailleurs le comédien voit un certain parallèle entre le moment de l'explosion du rap en France et le tournage du film "Suprêmes" : « Le début du hip-hop, c'était un truc un peu galvanisant "Moi je rappais, il fallait que je rappe mieux". (...) Il y avait un truc d'émulation, d'essayer de pousser le mouvement plus loin dans une espèce de bienveillance. (...) On était entourés de gens hip-hop, on se disait "Faut qu'on soit les meilleurs d'une manière ou d'une autre". On a vraiment travaillé comme si on préparait les J.O. ».

S'ils ont pris « un an et demi » pour apprendre à rapper (« Impossible de faire ça en play-back ! »), les deux acteurs pourraient-ils mettre à contribution leur nouveau talent dans une suite à "Suprêmes" ? « Il faudrait que ce soit sur un truc intéressant, un truc que les gens n'ont pas vu » avoue Théo Christine : « Parce que c'est ça qui était intéressant avec ce qu'on a fait, c'est que c'était un peu la partie invisible de l'iceberg. C'étaient les 4 ans où il n'y avait pas d'archives de leurs concerts, un peu à la manière de "8 Mile". (...) Ce serait compliqué parce qu'à partir de la fin de notre film, NTM est là ». Et son comparse d'ajouter : « Je pense que ce film raconte NTM. Quand Didier et Bruno ont vu le film, ils se sont reconnus. On a raconté ce qu'on avait à dire de NTM ».