Actif depuis 1997, Mino est l'une des figures de la scène rap de Marseille. Comme ses glorieux aînés IAM ou Psy4 De La Rime, c'est sur scène que Mino a perfectionné son art de la rime. Si bien qu'il a dépassé aujourd'hui les 250 scènes. Sur disque, Mino tord le cou aux clichés du rap dès 2003 avec "Bretzel", titre remarqué et suffisamment convaincant pour Soprano, qui fait de Mino la première signature de son label Street Skillz en 2004. Mino devient l'un des piliers du catalogue et apparaît sur de nombreux projets : les compilations "Mains pleines de ciment 2", "Stallag 13", "Block Life 4" (de DJ Mej), "Chroniques de Mars Vol.2", mais aussi les albums de La Swija "Des Racines et des ailes" ou de Soprano "Puisqu’il faut vivre". En 2007, enfin, Mino sort un premier projet à son nom "Il était une fois...", un street album composé de 12 titres inédits sur lequel il exprime enfin toute sa palette technique et sa personnalité unique et puis... le vide. Ou presque.

Jusqu'au 11 avril 2011, où sonnera sa "25ème heure". Après des mois d'absence Mino refait surface. L'enfant de Marseille a grandi, et appris. Il nous prévient : la vie choisit parfois pour nous et rend le temps précieux. Un sentiment de pression et d'urgence qui domine son nouvel album.

Visionnez le clip de Mino, "Si je suis fou" :


Ambitieux, "La 25ème heure" l'est aussi dans ses musiques : Mino a opté pour des sons riches et particulièrement orchestrés, au delà des musiques mécaniques et stéréotypées. Il y réaffirme son goût pour le hip hop mais y assume ses influences rock, pop ou électro. C'est une œuvre intense et hors normes que le rappeur nous livre en partie grâce à son travail avec les producteurs parisiens de Medeline. "Si je suis fou" et ses guitares saturées font écho à la vision de Mino qui écrit avec l'instinct de survie comme il le dit lui-même, inquiet pour lui et pour nos enfants. Avec "Fuck la crise", on change de rythme et on passe dans des atmosphères plus électroniques que l'on retrouve aussi dans le titre "Viva La Vida Loca" composé par L'Adjoint. Enfin, l'ambiance West Coast stylisée des sons composés par Ghenay, à l'exemple de "Man On Fire", s'inscrit parfaitement dans l'ensemble.

Urgent, ambitieux, novateur et maîtrisé, "La 25ème heure" propulse Mino dans une nouvelle dimension. Le rappeur garde les pieds sur terre, ses textes les prouvent, mais il est parvenu à élargir son spectre musical sans jamais s'éloigner de l'esprit hip-hop, créatif et urbain. Les histoires de rue sont légions, l'histoire de Mino est unique.