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C'est une pan de la chanson français qui s'éteint avec la disparition de Marcel Amont. Chanteur très célèbre dans les années 60, l'ancienne vedette du music-hall est décédé à son domicile à Saint-Cloud, en région parisienne, ce mercredi 8 mars, comme l'annonce sa famille dans un communiqué transmis à l'AFP. « La scène était son royaume. Géant du music hall, solaire, généreux, Marcel Amont a fait bondir des millions de coeurs à travers le monde. En français comme en béarnais, ses chansons seront toujours là pour nous transmettre sa fantaisie, son panache et son rêve en bleu bleu bleu » a réagi Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture, en écho à son tube "Bleu, blanc, blond" que la France entière fredonnait en 1959.

"Je veux chanter jusqu'à mes 100 ans"

Né le 1er avril 1929 à Bordeaux dans une famille très modeste, Marcel Amont est très tôt attiré par les arts du spectacle. Se destinant un temps à l'éducation physique, il choisit finalement la comédie puis la chanson et suit, après son baccalauréat, les cours du Conservatoire national d'art dramatique de Bordeaux. Il se produit alors dans les cabarets où il met au point un spectacle de chansons et fantaisies relevé de quelques acrobaties, dans la région bordelaise puis à Paris, où il débarque à la fin des années 50. Son premier succès, "Escamillo", attire l'attention d'Edith Piaf dont il assure en 1956 la première partie des concerts à l'Olympia. Initialement programmé en lever de rideau, il devient très vite la révélation du moment et obtient, la même année, le Prix de l'Académie Charles Cros en même temps que Juliette Gréco et Serge Gainsbourg pour son premier disque live. Marcel Amont devient alors la coqueluche du tout-Paris ! Les auteurs et compositeurs les plus en vue se bousculent au portillon pour lui écrire des chansons tantôt fantaisistes tantôt romantiques, à l'instar de "Tout doux, tout doucement", "Le Mexicain", "Le chapeau de Mireille", "L'amour ça fait passer le temps" ou "Le tam-tam des gorilles".

Egalement acteur, Marcel Amont s'illustre dans les films "La mariée est trop belle" avec Brigitte Bardot (1956), "Conduite à gauche" de Guy Lefranc (1962) ou "Les Maîtres du soleil" de Jean-Jacques Aublanc (1984) tout en apparaissant à la télévision dans divers téléfilms et séries au fil des décennies, comme "Aïcha" (2012). Mais la musique n'a jamais quitté sa vie. Jusqu'à récemment, il collaborait encore avec Aldebert et Maxime Le Forestier et continuait de se produire sur scène, notamment sur les tournées "Âge tendre". Il avait même célébré son 90ème anniversaire avec un concert à l'Alhambra en 2019. « Je continue tranquillement à faire du tour de chant, selon mes habitudes. Je veux voir si je suis capable de tenir un public en haleine pendant 1h15. Si je réussis ça, je m'estime heureux » confiait-il au micro du Parisien, annonçant vouloir « chanter jusqu'à [ses] 100 ans ». Un grand monsieur s'en va...