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Cela faisait quelque temps que Lio s'était retirée de la sphère médiatique, même si la chanteuse continue de se produire sur scène sur la tournée des Années 80 avec Plastic Bertrand, Julie Pietri, Sloane, William de Début de soirée, Partenaire Particulier, Alain Llorca de Gold ou encore Zouk Machine. Avant des concerts prévus dans les plus grandes salles de France (Zénith et Arenas), Lio sera ce soir à l'affiche du téléfilm "Elle m'a sauvée", diffusé sur M6 et qui reviendra sur les histoires tragiques de Julie Douib et Laura Rapp, victimes de violences conjugales. L'interprète de "Amoureux solitaires" incarnera Maître Nathalie Tomasini, l'avocate de Laura Rapp, jouée par Juliette Roudet, engagée à faire condamner le compagnon de la jeune femme après de multiples années de maltraitance et une tentative de féminicide. Une histoire en écho à sa propre expérience, elle qui a été battue par son ex-compagnon dans les années 90.

"C'est très difficile de s'en sortir"

« Comme beaucoup, je me suis demandé ce que j'avais fait de mal pour le mettre hors de lui comme ça. Je prenais en charge aussi la souffrance de cet homme qui était comme moi, un exilé » explique Lio au cours d'une interview dans Gala, expliquant l'engrenage dans lequel elle s'est retrouvée : « A partir du moment où on reçoit le premier coup, si l'on ne se dit pas "Ça c'est intolérable, la limite est franchie, stop !", la violence entre. Elle déferle. Et c'est très difficile de s'en sortir parce qu'il y a un lessivage mental. Il y a tout un travail qui est mis en place pour nous isoler, nous diminuer, nous humilier ». Mère de six enfants, la chanteuse et comédienne révèle que sa soeur Helena Noguerra l'a « beaucoup aidée » à l'époque après avoir reçu des conseils d'une association qui venait en aide aux femmes battues. Lio a un déclic quand les violences se sont manifestées en présence de ses enfants.

"La blessure est toujours là"

« Je n'ai réussi à porter plainte que quand il a commencé à me porter des coups pendant que j'allaitais les jumelles. Parce que j'ai eu peur pour elles. Et là, un autre enfer a commencé : le combat avec la police, avec le dépôt de plainte, avec la juge aux affaires familiales… On n'en finit pas ! » a raconté Lio pour mettre en lumière le long chemin « tellement violent, tellement difficile » qui l'a attendu. D'autant que celle qui s'est récemment confiée sur ses problèmes d'argent se sentait totalement à l'abri de violences conjugales à l'époque : « Je pensais que la violence était l'affaire de quelques fous, et que le système français allait les contrôler, me défendre ». Dénonçant une « société patriarcale », et estimant ce matin sur Europe 1 que « les médias sont extrêmement complaisants avec les violences conjugales », Lio garde encore des séquelles de ce traumatisme : « Je suis atteinte très profondément, malgré un suivi analytique régulier ».

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Sur RTL, l'artiste de 59 ans témoigne également de la difficulté à se remettre totalement de ces violences : « A chaque fois, sincèrement, j'ai un point énorme... Là on en parle, je ne suis pas la même qu'il y a cinq minutes. Je crois que ça reste, en fait. On doit se débrouiller parce que c'est tellement traumatisant, et quoiqu'il arrive, c'est à vie. La blessure est toujours là ». Le tournage du téléfilm "Elle m'a sauvée" l'a d'ailleurs grandement aidée : « Ce qui est intéressant, c'est que là on m'a offert le rôle d'une avocate. Je suis de l'autre côté : celle qui aidait, celle qui avait la maîtrise de quelque chose, qui mettait la loi pour défendre sa cliente. C'était donc pour moi beaucoup moins difficile psychologiquement, émotionnellement ». Un témoignage bouleversant.