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2018 marque les 20 ans de "The Miseducation of Lauryn Hill", l'unique album solo de l'ex-Fugees vendu à 19 millions de copies mondiales grâce aux tubes "Ex-Factor" et surtout "Doo Wop (That Thing)". Pour fêter l'événement, la chanteuse va lancer dans quelques jours une tournée anniversaire qui s'arrêtera à Paris le 20 novembre pour un concert déjà complet. Sauf que cette célébration n'est pas appréciée de tous. Invité sur la radio de Houston KBXX, le pianiste de jazz Robert Glasper (signé chez Blue Note) est revenu sur ses différentes collaborations et notamment celle avec Lauryn Hill. Le jazzman accuse la chanteuse de l'avoir sous-payé et, pire, d'avoir volé ses chansons pour "The Miseducation of Lauryn Hill" sans jamais le créditer. Et le musicien se fait très dur : « Ok, tu as volé de la musique. "Miseducation" a été réalisé par de formidables musiciens et producteurs que je connais personnellement... Donc tu avais une grosse partie de la musique que tu n'avais pas écrite toi-même ».

"Elle aime s'attribuer tout le mérite"

Selon lui, le succès de l'album est donc uniquement dû aux musiciens : « Elle a ramassé les lauriers pour avoir fait cet album culte. Ces chansons étaient écrites par d'autres gens, et ils n'ont pas été crédités. Elle aime s'attribuer tout le mérite, ainsi elle peut devenir cette super personne. Si tu es une super personne et que tu es talentueux... Fais-le ! ». Par la suite, Robert Glasper a expliqué quelles sont les "supers personnes" qu'il évoquait : « J'ai rencontré Stevie Wonder et traîné avec Stevie Wonder. J'ai rencontré Quincy Jones et traîné avec Quincy Jones. J'ai rencontré Herbie Hancock et traîné avec Herbie Hancock. Si c'est trois personnes peuvent être cool, Lauryn Hill devrait être capable d'être cool. Tu n'en as pas fait assez pour être là où tu es aujourd'hui. Vraiment pas. La seule chose que tu as fait de bien, ce n'est pas de toi ».

"Peu importe les musiciens, c'est MON nom sur l'affiche"

Mais ces attaques ne sont pas tombées dans l'oreille d'une sourde puisque la chanteuse a publié un long communiqué pour s'expliquer sur la polémique. Evidemment, Lauryn Hill n'est pas tendre envers le pianiste : « Tu peux faire des suggestions mais tu ne peux pas écrire POUR MOI. Je suis la seule conceptrice de mon univers, aucune décision n'a été prise sans mon accord. Peu importe à quel point les musiciens qui jouent avec moi sont incroyables, MON nom est sur l'affiche » lâche-t-elle, avant d'ajouter : « C'était la première fois que je travaillais avec des musiciens en dehors des Fugees. Je n'ai peut-être pas installé les frontières suffisantes et ai été peut-être trop gentille ». A propos de la question financière, Lauryn Hill dit « ne pas se souvenir d'avoir effectué des coupes dans les salaires ».

« Je suis confuse, pourquoi un musicien avec autant de principes, qui pense que j'ai 'volé' ses amis, voudrait travailler avec moi » que questionne l'interprète de "Everything Is Everything". Elle est aussi revenue sur ses incessants retards sur scène : « Ce n'est pas un manque de respect envers mon public, j'essaie juste que les choses soient parfaitement faites. J'aime réorganiser le show et ajouter de nouvelles chansons, cela mène souvent à de longues répétitions. La perfection est quelque chose d'authentique ». Enfin, Lauryn Hill conclut en rappelant l'énorme influence qu'a eu l'album depuis 1998 grâce à « son intensité, sa vivacité et son expression de l'amour » : « Je remercie tous ceux qui y ont participé mais c'est un album qui a requis ma vision, ma foi, ma volonté, mon âme, mon coeur et mon histoire ».