Crédits photo : Neil Krug
L'âme toujours aussi tourmentée, Lana Del Rey s'apprête à hanter nos jours comme nos nuit avec son nouvel album "Honeymoon", en bacs ce vendredi. Troisième sortie majeure de l'artiste américaine, ce disque chapeauté par Rick Nowels va devoir convaincre les fans déboussolés par la noirceur blues et rock de son prédécesseur "Ultraviolence". « J'avais besoin de faire un album qui sonne exactement comme celui que j'entendais alors ma tête. C'était le seul moyen de préserver ma vision. Je ressentais une vraie nonchalance par rapport à la façon dont la musique allait être perçue et en même temps j'étais totalement obsédée par son artisanat » raconte Lana Del Rey aux Inrockuptibles, dont elle fait la couverture du nouveau numéro. C'est pour cette raison que la chanteuse a ressenti le besoin de se recentrer sur quelque chose de « plus surréel » et ne pas être « trop cérébrale » sur "Honeymoon".

"Je cherchais à rendre ma vie plus belle"

"Honeymoon", justement, a été construit autour de la chanson qui lui donne son titre, une longue ballade torpide, langoureuse et brumeuse, qu'on jurerait sortie des années 30. Le reflet de sa personnalité éternellement romantique, selon la chanteuse. « J'adore l'idée de lune de miel, c'est l'apogée d'une relation sentimentale... C'est même censé être le plus beau moment de la vie d'une femme. Je cherchais sans doute à rendre ma vie plus belle qu'elle ne l'était » avoue l'interprète de "High By The Beach", hantée par une douce mélancolie.

Un spleen qu'elle explique par son rapport compliqué à son oeuvre musicale, passée d'exécutoire à cage dorée : « Pendant longtemps, ma propre musique était ma plus belle source d'évasion... Quand elle est devenue plus concrète au fil des ans, elle est devenue ma réalité, ce dont je cherchais à m'évader ». L'artiste de 30 ans est pourtant dévorée par la passion. « J'ai une relation viscérale à la musique, c'est une des choses les plus intimes et naturelles pour moi. En termes de plaisir, je place la musique à égalité avec le sexe » confie-t-elle, espiègle.

"J'ai juste de très bon goûts !"

La chanteuse l'admet volontiers. Si ses chansons sont aussi romanesques, c'est parce qu'elles sont le reflet de sa personnalité troublée : « Je réfléchis tout le temps, je suis plutôt contemplative, ma passion pour les beaux films explique sans doute pourquoi mon esthétique peut passer pour de la nostalgie ». « Mais je préfère penser que j'ai juste de très bons goûts ! » ajoute-elle avec une pointe de malice. Elle qui a pris pour habitude de proposer des clips très soignés et a réalisé le court-métrage "Tropico" aimerait continuer de travailler pour le cinéma. « Est-ce que je vais composer un jour une BO ? Qui sait, c'est peut-être écrit dans mon futur... » glisse-t-elle, sans se départir de son aura mystérieuse. On ne se refait pas !