Dans la capitale pour deux soirs au Zénith, Katy Perry est venue présenter son dernier album "Teenage Dream", paru au mois d'août, et déjà orné d'une série de tubes : "California Gurls", "Teenage Dream" et "Firework". Dans une ambiance festive, l'artiste déploie un arsenal visuel intéressant, mis en contexte par une histoire servant de fil conducteur. Trois écrans géants, une vingtaine de costumes, un escalier à double entrée et un décor mobile ont été nécessaires pour habiller les chansons de l'artiste. A l'image des icônes glamour des années 60, Katy Perry nous a fait voyager dans un univers enchanté et coloré au cours de son show de près de 2 heures. Tour à tour en Catwoman, Alice et starlette de cabaret, l'artiste est au sommet de son art en interprétant une vingtaine de titres qui ont résonné dans l'enceinte du Zénith hier, et lundi soir.

Katy Perry au Zénith de Paris : « fidèle à elle-même »

Plongés dans l’univers de Katy Perry, inspiré de chefs d’œuvres cinématographiques contemporains et rétros, nous avons été particulièrement surpris par l’abondance des bonnes idées visuelles qui se greffent sur chaque titre. Pas une seule chanson n’est dépourvue d’une animation qui occupe plus ou moins l’espace scénique sans pour autant mettre en retrait le titre ni la prestation de Katy. C’est en véritable « bête de scène », il faut l’avouer, que la chanteuse animait avec aisance le Zénith. Devant un public acquis à sa cause, l’artiste enchaine les tubes à un rythme effréné sans pour autant balancer un amas de hits sans saveurs. Et question goût, Katy s’y connait ! Gâteaux à la crème, biscuits en pain d’épice, sucettes et bonbons habillent la scène, et ornent un escalier géant sur lequel la belle fait son entrée. Quelle plastique ! Katy Perry sait se mettre en valeur sans pour autant tomber dans la vulgarité ou le ringard. Du déjà vu certes, puisque les costumes (pas moins de vingt tenues différentes) rappellent le look des américaines des années 60.



Tout donne envie d’être mangé, tout comme Katy Perry est à croquer ! Très communicative avec ses fans, elle proposait hier soir un véritable partage d’émotions : hormis les « Paris je t’aime » et « Merci beaucoup, je vous aime », la belle se plait à évoquer ses motivations au sujet de cette tournée "California Dreams Tour" : « J’ai commencé cette nouvelle tournée le mois dernier et je vis des instants fabuleux. Je suis là pour passer un bon moment avec vous ». Et c’est déjà beaucoup ! En allant voir Katy Perry en concert, c’est à la découverte de son petit monde que nous sommes partis. Sans davantage de prétention, la chanteuse s’efforce de mener sa troupe et la salle dans une ambiance festive. C’est peut-être l’idée que nous conserverons en premier lieu de ce show : « amusez-vous ! ». Car il est clair que Katy Perry n’est pas une chanteuse à voix, ce n’est pas une surprise. A grand renfort de basses et de riffs de guitares sur les titres phares qui l’ont propulsée aux sommets des charts, "Teenage Dream" et "Hot N’ Cold", la chanteuse camoufle une voix pas systématiquement juste ni adaptée à ses morceaux.

A ce sujet, pointons du doigt la très mauvaise interprétation du titre "Last Friday Night". Presque inaudible pour le peu qu’on l’ai entendue, sa voix n’était pas ajustée. C’est fort dommage car globalement, la chanteuse s’en sort plutôt bien. Mention spéciale pour la ballade "Not Like The Movies" : assise sur une balançoire trônant au dessus de la scène, l’artiste entonne avec émotion (et oui !) un titre au délicieux parfum de cartoons. Des images de Mickey et autres movies de Disney sont diffusées sur un tissu tendu. Niveau vocal, la chanteuse assure également une performance sur "Born This Way" de Lady Gaga. Lors d’un medley acoustique, Katy interprète une série de chansons qu’elle apprécie : « Je vais vous faire écouter les titres qui passent dans mon jukebox » (Le baladeur MP3 est un gadget trop récent pour être adapté à l’ambiance rétro de ce spectacle). Elle reprend également le morceau "Only Girl (In The World)" de son amie Rihanna.

Écoutez la reprise du titre "Born This Way" de Lady Gaga par Katy Perry :


Nous avons été marqués par la très belle mise en scène sur le titre "Peacock" : telle une starlette de cabaret, elle est entourée de ses danseurs et de plumes de paon pour une chorégraphie plutôt originale et bien travaillée. "Pearl" est également bien mise en valeur : « l’idée d’incorporer des fées volantes au dessus de la scène, c’est du déjà vu mais çà plait à chaque fois. C’est un moment où le terme merveilleux reprend son sens premier » nous disait Benjamin à la sortie du concert. "Hot N’Cold" bénéficie également d’une mise en avant particulière : en parfaite illusionniste, la chanteuse change une dizaine de fois de costume en passant tour à tour dans des cerceaux et une cabine d’essayage : chaque changement met en moyenne trois à quatre secondes, le temps qu’il lui a fallu pour se remettre d’une chute évitée de justesse sur ce même titre… Nous conserverons en mémoire une moins bonne impression de l'interprétation de son tube "I Kissed A Girl" réorchestré façon piano/bar pour l'occasion. « C’est vrai que cette version n’est pas très réussie, mais il faut savoir se renouveler pour ne pas présenter la même chose à chaque spectacle » nous rappelait l’un des fans de la première heure.


C’est avec les très dansants "Firework" et "California Gurls" que la chanteuse referme ce spectacle très inspiré des films "Alice au pays de merveilles" et "Charlie et la chocolaterie". Des biscuits prennent place pour le final pour une chorégraphie défendue avec humour, le tout agrémenté de ballons géants flottants au dessus de la fosse et de confettis volants qui ont recouverts le parterre. En conclusion, aller voir Katy Perry, c’est avant tout revivre ses rêves d’adolescents…



Crédit Photo : ABACA