Crédits photo : Yann Orhan
Les artistes français sont finalement assez peu nombreux à faire passer leur tournée par la Belgique, le Luxembourg ou la Suisse… Julien Doré a l’élégance de penser à tous ces publics puisque par exemple, chacune de ses tournées est passée par le Luxembourg, lequel lui a toujours réservé un accueil chaleureux. Pour ce troisième passage au Grand-Duché, le chanteur a investi la superbe salle de la Philharmonie et a rapidement rendu sold out les 1.500 places disponibles.

Avec une scénographie à la fois originale et élégante constituée du sigle LØVE qui brille en fond d’un décor strassé, des escaliers lumineux et de nombreux instruments, le concert de Julien Doré n'a rien de minimaliste. Avec trois albums au compteur, Julien Doré n'a que l'embarras du choix pour constituer sa setlist. C’est avec "Viborg", premier titre de son dernier opus que Julien Doré entame son concert avant d’enchaîner avec l’énergique "Piano Lys", extrait de son album "Ersatz". Non sans humour, le chanteur mais aussi auteur et acteur s’adresse au public très enthousiaste et précise avec un second degré bien agréable qu’il est venu en costume trois pièces car "On est au Luxembourg", faisant un joli clin d’œil à des clichés encore persistants sur l’image erronée du Grand-Duché en France.

Face à 1.500 personnes pour un concert sold out, Julien Doré ne s’économise pas, ne cache pas son plaisir et le public le lui rend bien. Le chanteur drôle et pertinent va même taquiner un spectateur qui dansait sur plusieurs mètres de sa rangée. Avec des titres comme "Les limites" ou "Kiss Me Forever", premier extrait de son album précédent, Julien Doré fait se lever toute la salle sans exception. Avec son tube "Paris Seychelles", il montre là aussi son sens du rythme et le public reprend en chœur le refrain. Le nouveau single "On attendra l’hiver" prend aussi toute sa dimension sur scène et "Hôtel Thérèse" serait un très bon choix pour le prochain extrait de "LØVE".

Écoutez le nouveau single "On attendra l'hiver" de Julien Doré :


L’artiste sait aussi trouver des idées simples et efficaces. Il n’y a que lui pour reprendre dans une version minimaliste, une énorme boule à facettes sur la tête scintillant ainsi dans toute cette grande salle de la Philharmonie, un titre de K-Maro. En le chantant avec une forme de gravité, et le décalage de la mise en scène, "Femme like you" devenant même parfois "Homme like you", il propose une version particulièrement drôle, bien pensée et démontrant une réelle ouverture d’esprit de la part d’un artiste dont le dernier album a été inspiré pour certains titres de sa rupture avec l’actrice MARINA Hands. Autre mise en scène originale, Julien Doré interprète "Les Bords de Mer" certainement l’un de ses meilleurs titres, avec un mégaphone. Il descend ainsi la salle, chantant son désespoir a capella "Les bords de mer me désespèrent sans ta tronche. Les bords de mer sont des posters où rien ne bronche…". Il rejoint plus tard ses musiciens sur scène, avec lesquels on sent d’ailleurs une véritable alchimie.

Découvrez "Hôtel Thérèse", extrait de l'album "LØVE" :


Pour clore son concert, il interprète dans une version très sobre, à la fois contrastée et épurée le titre "Corbeau blanc" extrait de son nouvel album. Son charisme et son talent font écho à ceux d’un Jacques Brel. Lors du rappel, largement mérité, Julien Doré se promène entre l’humour et la gravité. Ses musiciens prennent place sur un balcon de la Philharmonie, devenant ainsi des choristes imparables sur "I Need Someone" alors qu'une forme de profondeur et de sobriété s'installe sur le titre "Mon Apache".

Avec une prestation très complète et un album récemment nommé aux Victoires de la Musique, Julien Doré fait l’unanimité et sur scène. Il convainc par son talent, son énergie, son humour et cet aura qu’ont finalement peu d’artistes. On ne peut aussi que constater sa capacité à transmettre de nombreuses émotions et son sens indéniable du public. Alors que les dates de sa tournée se remplissent très vite, n’hésitez pas à aller applaudir celui qu'on peut qualifier de "lion de scène", à l'image du visuel de son dernier album.