Crédits photo : Bestimage
Un symbole au Panthéon. Ce mardi 30 novembre 2021, Joséphine Baker entre dans l'histoire en devenant la première femme noire intronisée au temple de la Nation française. La cérémonie, présidée par Emmanuel Macron, aura lieu sous la coupole du mythique lieu parisien à partir de 17h30 et sera retransmise en direct à la télévision, en présence de nombreux invités dont Line Renaud, qui fut la grande amie de l'artiste franco-américaine aux mille et une vies. Meneuse de revue des années folles, résistante pendant la Seconde Guerre mondiale, militante des droits civiques aux Etats-Unis, l'icône s'est éteinte le 12 avril 1975 à 68 ans alors qu'elle venait tout juste de remonter sur scène pour présenter un spectacle retraçant son incroyable destin. « C'était un bonheur pour elle quand elle a vu l'accueil du public. La fête, le luxe, la danse... Elle bougeait. Elle changeait de costume en quelques minutes. C'était le rythme et puis plus rien, un oiseau mort » se souvient Line Renaud pour le 19/20 de France 3, elle qui était à son chevet quelques heures avant sa disparition provoquée par une congestion cérébrale. « Elle est morte après avoir obtenu la plus grande récompense de sa carrière : son triomphe pour son gala de rentrée. Elle était au comble de la joie » racontait-elle à l'époque à l'AFP.
"Une immense femme de coeur"
Au regard de leur amitié, Line Renaud fera donc naturellement partie des festivités prévues au Panthéon. « Joséphine était une femme exceptionnelle : une artiste unique, une résistante, une militante convaincue mais aussi une immense femme de coeur. Il faut l'avoir connue pour se figurer ce qu'est la bonté » écrit-elle sur Twitter, où elle partage une tendre photo d'archive. Cet honneur, la famille de Joséphine Baker le savoure également à sa juste valeur. Jean-Claude Bouillon-Baker, cinquième des 12 enfants adoptés par la chanteuse et reine du music-hall, qualifie cette entrée au Panthéon « d'assez extraordinaire ». « Je pense à ma mère, je pense qu'elle aurait été très fière. Mais comme elle était assez humble, elle aurait dit que la France lui fait trop d'honneur. Finalement, elle aurait accepté d'être présentée comme ça, avec le costume qu'elle aimait par-dessus tout : son costume de guerre » confie-t-il sur l'antenne de BFM TV, en livrant les souvenirs d'une enfance heureuse avec ses frères et soeurs au château des Milandes, en Dordogne.
Je serai présente cet après-midi pour l'entrée de #JosephineBaker au Panthéon. Joséphine était une femme exceptionnelle : une artiste unique, une résistante, une militante convaincue mais aussi une immense femme de cœur. Il faut l'avoir connue pour se figurer ce qu'est la bonté. pic.twitter.com/M9e7W8yuDp
— Line Renaud (@linerenaud) November 30, 2021
Joséphine Baker aimait parler avec tendresse de sa « tribu arc-en-ciel », comme elle l'appelait. « Elle avait une intuition fondamentale : élever des enfants tout petits et les faire grandir ensemble. Vous verrez que les concepts de races, de couleurs et de confessions s'abolissent d'eux-mêmes. Elle avait parfaitement raison, tout commence à l'éducation. Le souvenir que j'en ai, c'est que je n'ai jamais été confronté à une interrogation de ce genre dans mon enfance » raconte son fils.
"J'espère l'ouverture à d'autres femmes"
Jean-Claude Bouillon-Baker a conscience que l'entrée au Panthéon de sa mère, sixième femme à recevoir cette distinction aux côtés de Sophie Berthelot, Marie Curie, Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Simone Veil, porte un message significatif. « J'espère l'ouverture à d'autres femmes, je pense que c'est un nouveau volet qui va maintenant s'ouvrir. Je pense qu'il faut aussi l'ouvrir à la diversité. Il faut saluer l'audace du président de la République en ce sens » souligne-t-il.