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Et si l'Eurovision se déroulait au rythme de la Marseillaise cette année ? Vainqueur de l'émission de sélection "Eurovision France, c'est vous qui décidez", le groupe Alvan & Ahez pourrait bien faire des étincelles samedi à Turin lors de la grande finale du concours avec son titre électro "Fulenn", interprété en langue bretonne. « Ce qui parle aux gens et ce qui caractérise cette chanson, c'est le gros chaudron dans lequel on a mélangé plein de choses, tout l'univers éclectique d'Alvan, nos voix sur du chant breton, les valeurs qu'on souhaite défendre avec le thème du texte. On a mis plein de choses qui nous ressemblent et qui nous tiennent à coeur. Le but pour nous c'est vraiment de faire une musique qui nous plaît, dans laquelle on se retrouve, en espérant qu'on arrive à communique ça aux gens » confient les quatre musiciens dans une interview accordée à Pure Charts alors qu'il y a 18 ans, c'est Jonatan Cerrada qui se trouvait à leur place.

"L'Eurovision, c'était une colonie de vacances"

Le magazine Gala a retrouvé la trace du chanteur, et celui-ci admet ne garder que « de bons souvenirs » de sa participation au célèbre concours. « Pour moi, c'était totalement fou, je n'ai pas hésité. C'est une émission que je regardais chaque année avec mes parents en plus. C'était une petite parenthèse, une colonie de vacances » se remémore-t-il. Une opportunité qui s'est présentée à Jonatan Cerrada après sa victoire dans une célèbre émission... Car souvenez-vous, en 2003, M6 lançait "A la recherche de la Nouvelle Star", nouveau télé-crochet basé sur le format britannique "Pop Idol". Le début d'une aventure musicale passionnante de 13 saisons qui révéla le talent de jeunes artistes aujourd'hui incontournables comme Amel Bent, Christophe Willem, Julien Doré ou Camélia Jordana. Dans le coeur du public, le premier vainqueur de l'émission restera à jamais Jonatan Cerrada, âgé de seulement 17 ans lorsqu'il décida de tenter sa chance : « J'avais une insouciance qui me faisait foncer sans me poser de questions. Puis le casting de "Nouvelle Star" était présenté comme novateur, aux antipodes de la "Star Academy", et où on se focalisait sur les prestations scéniques. J'y allais en me disant que ça allait être chouette ».

"Tout va tellement vite et tout est tellement dingue"

Semaine après semaine, sa gueule d'ange et sa belle voix en ont fait l'un des chouchous du public. Pourtant, lui se considérait comme « l'outsider de l'émission ». « Je pense que je n'aurais jamais signé chez Sony BMG si je n'avais pas remporté la "Nouvelle Star", a contrario de Thierry Amiel ou Jean-Sébastien Lavoie qui ont été signés même s'ils n'ont pas gagné » estime Jonatan Cerrada, qui se trouve à l'époque pris dans une véritable machinerie : « Tout va tellement vite et tout est tellement dingue qu'on surfe sur la vague sans trop réaliser car c'est délirant. Il m'a fallu des années ». Son premier album "Siempre 23" ? Il a été réalisé alors même que la compétition battait son plein dans "Nouvelle Star" ! « On recevait des CD chaque semaine avec plusieurs titres. On faisait notre choix, et on se faisait une liste de chansons qu'on voulait pour notre éventuel futur album. C'était un projet rapide, pas personnel, mais ça correspondait à la folie de l'aventure » analyse avec le recul celui qui a donc représenté la France à l'Eurovision l'année suivante avec la chanson "À chaque pas". Il avait terminé 15ème du concours.

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"Ce n'était pas un milieu qui me plaisait"

La suite fut en dents de scie. Décrochant un petit rôle dans la série espagnole "Un, dos, tres", Jonatan Cerrada ne parvient pas à convaincre le public avec son deuxième album "La Preuve du contraire", sorti en 2005 et aux sonorités plus sombres. « J'avais grandi, j'étais plus mûr. Le côté chanteur peluche / chanteur pour adolescentes, je voulais que ça évolue » décrypte aujourd'hui le chanteur, qui évoque « une envie de se transformer » et de « tester de nouvelles sonorités musicales » : « La "Nouvelle Star" est arrivée pendant mon adolescence donc je n'ai pas pu opérer de changements pendant ce temps-là. C'est arrivé plus tard ». L'insuccès du disque, il l'impute aussi à sa maison de disques. « Je ne me sentais pas désiré, soutenu. Les attachés de presse étaient géniaux, mais ils ne pouvaient pas faire de miracle, car il n'y avait pas de budget alloué » explique Jonatan Cerrada, qui s'est alors éloigné de l'industrie : « C'est aussi pour ça que j'ai repris ma liberté. (...) Ce n'était pas un milieu qui me plaisait. Je veux composer, être en studio, être sur scène, mais le jeu de la promo reste compliqué pour moi ».

En 2015, en quête de nouvelles aventures, Jonatan Cerrada part s'installer à Bali. « J'étais parti et je ne comptais pas faire de musique... Mais la nature revient au galop. Je voulais m'éloigner de ce milieu mais je n'ai jamais cessé de composer et faire des chansons » raconte l'artiste à nos confrères de Gala, lui qui s'est mis à faire des morceaux en indonésien et a même tenu le premier rôle du film "Liam Dan Laila" en 2018 : « Je suis reparti dans un tourbillon ». Aujourd'hui, Jonatan Cerrada est retourné vivre dans sa Belgique natale et monte sur les planches dans la pièce de théâtre "Hasta La Vista", dans laquelle il donne la réplique à Vincent McDoom et Pascal Olmeta : « J'aime les nouvelles expériences. Le projet a démarré fin avril, bien que retardé. Nous sommes une super équipe, c'est une pièce très drôle, et ça m'a permis de croiser des gens que je n'aurais sans doute jamais rencontré ». Son seul regret ? Ne pas pouvoir être présent tous les jours auprès de son fils Milo, âgé de trois ans : « C'est le seul point qui va être un peu difficile. Ça va être chaud, mais je vais prendre sur moi et gérer cela du mieux que je peux ».