Les médias n'ont pas attendu plus d'un mois pour qualifier le come-back de Johnny Hallyday de "flop". Un terme un peu fort et pas particulièrement approprié, même si les quelques 140 000 exemplaires vendus en un peu plus d'un mois sur les 300 000 unités mises en rayon permettent d'affirmer que les premiers résultats sont plutôt faibles pour un artiste de son rang. N°1 du Top Albums pendant deux semaines, "Jamais seul" est 20ème cette semaine, totalisant 3 961 ventes. A titre de comparaison, puisque le marché du disque a évolué, on peut se référer aux classements de son précédent album "Ca n'finira jamais", lui aussi entré directement n°1 en 2008. Celui-ci est resté plus de deux mois dans le top ten avant d'en sortir, contre seulement un pour "Jamais seul". Non content de ce battage médiatique, l'auteur et compositeur de cet opus, Matthieu Chédid, est venu à la rescousse de Johnny lors d'une interview accordée hier soir à la radio Europe 1.

Selon Matthieu Chédid, « Vendre autant d'albums en si peu de temps, il serait vulgaire de dire que c'est un échec. Il y a quelque chose qui me gêne là-dedans, parce que qu'est-ce qu'un succès dans ce cas ? On n'est pas des machines : un artiste ça change, ça évolue ». Il est vrai que "Jamais seul" est un album différent et dans lequel on ressent l'empreinte de son auteur. Johnny Hallyday a souhaité un retour au blues, cette musique qui a toujours passionné l'"idole des jeunes".

Mais pourquoi des ventes moins importantes ? Selon -M-, « cet album est trop bien pour qu'il marche fort pour l'instant. Il faut peut-être l'apprivoiser un peu plus ». Sans vouloir faire preuve de prétention, l'artiste lâche cette phrase qui, interprétée comme il l'aurait voulu, dénonce d'une certaine manière une industrie du disque qui roule à grande vitesse et qui ne laisse pas aux œuvres le temps de séduire. Aussitôt le disque paru, il faut penser à son successeur avant que le public n'oublie l'artiste. Matthieu Chédid conclut en mettant en avant le travail effectué pour cet album : « On n'a pas assez souligné la manière dont il a été fait. L'implication de Johnny, le fait qu'il soit là tout le temps, qu'il soit impliqué dans les arrangements. La joie qu'on a eue à le faire, les moments de fulgurance, la musicalité qu'il y a eu, la puissance, l'intensité. C'est quand même assez remarquable par rapport à toute sa carrière. Il y a quelque chose de très vrai, de très pur ».

Écoutez un extrait de l'interview de Matthieu Chédid à Europe 1 :


Quoi qu'il en soit, les places pour sa prochaine tournée 2012 avaient trouvé près de 100 000 preneurs lors de l'ouverture de la billetterie. Toutefois, il semble que l'excitation soit retombée puisqu'aucun des trois Stade de France des 15, 16 et 17 juin 2012 n'affichent complets alors que ceux de 2009 l'avaient été en quelques jours. La première se jouera à Montpellier en mai 2012. Là encore, aucun des quatre concerts programmés dans la cité languedocienne n'affiche complet.

Crédit photo : ABACA