«parmi les morceaux les plus intéressants, notons /.../ "L'enfermement" - au refrain très efficace» voilà ce que nous écrivions en janvier dernier dans la chronique consacrée au premier album du chanteur Izarry (voir sur ce lien). Nous ne nous sommes pas trompés, puisque ce dernier a décidé de choisir "L'enfermement", en qualité de second single issu de son disque. Une chanson sombre et mélancolique mais toujours aussi entrainante, afin de nous attirer délicatement dans son univers poétique bien particulier. Il en dévoile, par ailleurs, actuellement le clip, son premier ; en effet, le single précédent "Donne-moi" (téléchargé gratuitement plus de 25 000 fois sur son site officiel), n'en avait pas bénéficié, fort bien réalisé, avec des belles images HD.



Le premier opus d'Izarry, "Toute la distance", résolument pop/rock, ne révolutionne pas la musique (et n'en avait, il est vrai, pas la prétention), mais reste joliment produit. Un très bon point, à l'heure où chacun peut y aller de son disque, avec plus ou moins bon goût, avec ou sans grands moyens. L'album s'ouvre sur "Métamorphose", attestant de l'épanouissement personnel du jeune homme, et artistique de l'artiste. Un titre à la réalisation sombre, et au thème pourtant plein d'espoir. Pourquoi continuez à «vivre caché» ? «Aurait-on peur de la métamorphose ?». Comprend qui peut. Ou comprend qui veut. Les présentations sont faites.

Elles perdurent quelque peu sur le morceau suivant, "Craindre l'éphémère", au débit cela dit trop rapide, s'attachant une fois encore à l'image renvoyée aux autres, à «l'illusion que tu leur laisses». Décidément, un thème cher au chanteur. Puis, parmi les morceaux les plus intéressants, notons "Au temps qu'il fera" - à l'interprétation réussie, pleine d'émotion, avec un timbre de voix unique se dessinant au fur et à mesure du morceau, "De l'amer" (qui ferait un excellent single), et donc "L'enfermement".

Au final, un bon nombre de questions existentielles sont donc soulevées au fur et à mesure des thèmes abordés au sein de ses textes. L'artiste semble perturbé, tourmenté, sans doute le résultat d'une touchante recherche d'identité propre à son âge. Finalement, à la fin de l'écoute de l'album, on comprend qu'Izarry laisse tomber l'image, choisi d'être lui-même, simplement, sincèrement, et cette belle maturité lui va bien ; avec 14 500 téléchargements du premier single "Donnez-moi", on a tendance à penser qu'il a fait le bon choix.

Entièrement autoproduit, Izarry avait déjà écoulé au 1er janvier dernier, plus de 3 500 albums. Des chiffres qui dépassent donc ceux de certains artistes signés en major, nous ne ne citerons personne. Le chanteur tient-il donc la distance ? Sans promotion particulière, sans grands médias derrière lui, la réponse est oui.