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jeudi 05 août 2010 10:00

Hallyday, Aznavour, Aufray, en fin de droits, tombent dans le domaine public

Par Thierry CADET | Rédacteur
Les royalties perçues sur les tubes enregistrés il y a cinquante ans viennent de prendre fin ! Ainsi, Johnny Hallyday, mais aussi Charles Aznavour ou Hugues Aufray, voient leurs droits d'interprètes tomber dans le domaine public. La famille de ces derniers, leurs descendants, ne toucheraient donc plus un centime ? Explications.
Selon nos confrères de "L'Express", les premiers succès de Johnny Hallyday, Charles Aznavour ou Hugues Aufray, vont tomber dans le domaine public. Est-ce alors pour cette raison que l'interprète de "L'idole des jeunes", publie ces jours-ci un coffret en édition limitée avec ses premiers 45 tours réédités, au prix de 89 euros - avant qu'il ne soit trop tard (voir sur ce lien) ? On est en droit, en effet, de se poser la question...


Dès la fin de l'année, la période yéyé va basculer dans la gratuité !


"Souvenirs, souvenirs" de Johnny Hallyday, "Hier encore" de Charles Aznavour, "Santiano" d'Hugues Aufray, en fin d'année, mais aussi Richard Anthony, ou Nana Mouskouri, vont tomber dans le domaine public d'ici à 2012, comme le sont déjà certains tubes de Tino Rossi, Maria Callas, ou Gilbert Bécaud. Et de gros vendeurs de disques tels que The Rolling Stones, The Beatles ou Claude François, vont être concernés d'ici peu. Ne resteront alors que les droits d'auteurs, rémunérés par la Sacem, plus rien de la part de l'Adami ou la Spedidam.

Plus de 38 000 artistes ont envoyé une pétition à Bruxelles, étendant ainsi la durée de leurs droits de cinquante à soixante-dix ans, même si à l'origine ils voulaient bénéficier d'un régime semblable à celui en vigueur aux Etats-Unis. Là-bas, les droits courent pendant quatre-vingt-quinze ans à la suite d'une révision de la loi poussée, en grande partie, par Disney.
«Plusieurs pays considèrent que cette extension bénéficie surtout aux maisons de disques et aux vedettes déjà millionnaires plutôt qu'aux petits chanteurs dont la plupart ont cédé leurs droits. Les Etats-Unis n'ont pas le même système de protection, on ne peut pas transposer cette durée ici» souligne un observateur européen.




«En tombant dans le domaine public, les artistes meurent une deuxième fois», explique Pascal Nègre, Président d'Universal Music France. «Non seulement ils perdent leurs droits, mais les maisons de disques sont réticentes à faire des efforts de marketing pour mettre en avant de vieux titres remixés. Il n'y a plus de travail de mémoire».

De Charles Trenet à Django Reinhardt, la société Frémeaux & Associés commercialise ainsi des œuvres tombées dans le domaine public pour leur donner une nouvelle vie et offrir aux amateurs un accès à la culture moins onéreux.
«Cette activité représente un quart de nos revenus mais seulement 8 % de notre marge», explique Patrick Frémeaux, cofondateur de cette maison. «Car de telles rééditions exigent du travail et portent sur de petits volumes de vente, entre 500 et 2 000 exemplaires».


"C'est payé, balayé, oublié, je me fous du passé !"


De nombreuses anecdotes émanent de ce système. En 2007, Jacky Boy est attaqué par Henri Salvador pour avoir commercialisé une compilation de 18 chansons vendue 1€.
«Depuis 1988, je n'avais jamais rencontré de problèmes avec Georges Guétary, Line Renaud ou d'autres. Henri Salvador m'a attaqué en justice pour avoir réalisé cet album sans son autorisation. La Cour de cassation a estimé, à la fin de 2009, que l'altération des enregistrements originaux portait atteinte à son droit moral. Je suis choqué et amer. On essaie de prolonger les droits des interprètes par d'autres moyens juridiques». Charles Aznavour lui reproche également d'avoir utilisé sa photo, sans son consentement, dans un coffret de 20 CDs vendus 15€. Cette fois, l'artiste a attaqué pour droit à l'image. Il réclame 60 000€.

Visionnez Charles Aznavour, "Hier encore" (1964) :


Merci à Emmanuel Paquette ("L'Express").

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