Crédits photo : Théau Berthelot
Au bout de 19 ans de carrière, la routine peut s'installer dans un groupe. Pas chez Hot Chip. La formation anglaise fourmille toujours autant de bonnes idées qui transgressent au sein d'une discographie passionnante et lors de concerts énergiques. Preuve en est ce week-end avec deux concerts donnés à l'Elysee Montmartre. Si l'actuelle grève a pu empêcher certains spectateurs de se rendre sur place, la salle affichera néanmoins complet deux soirs. A sept sur scène, Hot Chip démarre d'entrée de jeu avec "Huarache Lights". Lumières stroboscopiques et son à fond : le décor est planté. Pendant 90 minutes, la formation compte bien nous faire danser sans relâche. Mis en avant, la voix d'Alexis Taylor est l'une des plus belles de la scène indé anglaise. Piochant dans ses nouveaux ("Bath Full of Ecstasy") comme dans ses anciens titres (le trop rare "Don't Deny Your Heart"), le concert de Hot Chip ne souffre d'aucun temps morts et transforme rapidement l'Elysée Montmartre en dancefloor géant.  

Un hommage à Philippe Zdar

Au bout d'une demi-heure, "Flutes" est lancée. La salle jubile, hurle et danse. Le groupe fait durer le plaisir sur ce qui reste un des sommets de leur discographie. "Hungry Child" et "And I Was a Boy From School" viennent enfoncer le clou. Si, en fond de scène, quatre petits panneaux multicolores trônent, le spectacle est plutôt à l'avant, tant l'énergie communicatrice du groupe se transmet chez les spectateurs. Avant le rappel, le trio "Over and Over", "Melody of Love", "Ready for the Floor" vient prouver à quel point Hot Chip est l'un des meilleurs groupes live du moment. Pourtant axée house et synthpop, la formation se permet une incursion en forme de défouloir dans la discographie des Beastie Boys en reprenant leur tube "Sabotage".

Regardez un extrait du concert de Hot Chip à Paris :


Avare en interactions avec le public, le sourire esquissé sur les sept anglais est révélateur : ces deux concerts-là, ils ne sont pas près de les oublier. Des deux soirs, on aura préféré le dimanche pour sa meilleure setlist ("Need You Know" interprété en hommage à Philippe Zdar, producteur du dernier album de Hot Chip), son public encore plus réactif et son groupe encore plus heureux de la réaction. Pour le final sur "I Feel Better", le samedi, ce sont quatre enfants qui montent sur scène, sous le regard amusé des musiciens. Car oui, on se sent mieux après un concert de Hot Chip.