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Francky Vincent chevalier des Arts et des Lettres. Si la nouvelle a pu faire sourire, elle est pour le chanteur populaire la juste récompense d'une « carrière exceptionnelle », comme il l'a affirmé sur le plateau de "Touche pas à mon poste" le 6 décembre dernier, où il a répondu à ses détracteurs
avant d'être pris à partie pour ses liens d'amitié avec Dieudonné. Accusé d'antisémitisme par le chroniqueur Gilles Verdez, l'interprète de "Alice ça glisse" a déposé plainte pour diffamation et ne « reviendra plus dans cette émission », considérant être « tombé dans un traquenard ». Une guerre médiatique qui n'empêche pas le chanteur guadeloupéen d'être affecté par les critiques formulées contre cette distinction qu'il se dit « très honoré » d'avoir reçu. « Chanter cul et arriver à s'embourgeoiser, c'est pas mal ! Quand ma mère a entendu ma première chanson sur le sujet, elle m'a dit : "Tu ne te tires pas une balle dans le pied, c'est le chargeur que tu vides sur tes deux pieds". Mon père, lui, m'a dit en créole : "Vas-y Francky, c'est bon", je vous jure, c'est vrai. Il aurait été fier de ma médaille… » confie-t-il dans les pages du Parisien.

"Excusez-moi, mais je suis un homme de lettres !"

Depuis la belle demeure qu'il a achetée avec sa compagne à Sinceny (Aisne), Francky Vincent estime qu'on lui fait un mauvais procès. « Il y a 450 nommés - et pas seulement des artistes - et je suis le vilain petit canard. J'ai 48 ans de carrière, 28 albums studio et une vingtaine de compilations. Je suis auteur-compositeur-interprète-producteur, je pense que j'ai bien mérité cette distinction... » se défend-il, en rappelant qu'il a « réalisé le tour du monde francophone » avec ses chansons coquines. « Avant le Covid, je faisais 100 prestations par an, maintenant, entre 50 et 60. On revient d'Angola, de quinze jours en Nouvelle-Calédonie et à Tahiti, on va partir au Portugal, en Guadeloupe… J'ai fait la tournée des Camping Paradis, des clubs homos, libertins, naturistes… Je peux chanter "Tu veux mon zizi" le zig à l'air si on me le demande. Mais pas à moins de 10 000 euros ! » s'amuse-t-il à souligner, se qualifiant d'artiste « tout-terrain » : « Je chante pour tout le monde. Je ne vais pas me prendre pour une grande vedette, mais je suis populaire et un peu sulfureux, donc c'est intéressant de me casser ».

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"La France a inventé la chanson paillarde"

D'après lui, c'est la cheffe cuisinière Babette de Rozières, également conseillère régionale d'Île-de-France, qui aurait suggéré son nom au ministère de la Culture. « J'ai 200 chansons déposées à la Sacem et 170 gravées sur disque. 80 de mes morceaux parlent de la bagatelle. Je suis un poète en dessous de la ceinture » revendique-t-il fièrement, en fredonnant les paroles d'un de ses textes olé-olé : "La naissance de tes seins / Provoque l'essence de mes reins / Ta brève tenue d'Ève / Branle bas un peu mon glaive". « Excusez-moi, mais je suis un homme de lettres ! » s'insurge-t-il. Car pour Francky Vincent, la chanson grivoise fait entièrement partie du patrimoine français, n'en déplaise à certains : « Ma toute première chanson, c'était un slow sentimental, "Je verse une larme". Mais ça ne marchait pas et je me suis mis à faire des disques coquins, que je vendais sous le manteau dans ma Guadeloupe si prude. Mais je n'ai rien inventé. N'oubliez pas que nous sommes au pays de la gaudriole, la France a inventé la chanson paillarde. Et quand Brassens, qui est un grand poète, chante "Quand je pense à Fernande, je bande", ça ne choque personne, ce n'est pas vulgaire... ».

Cette médaille, Francky Vincent entend donc « la porter tout le temps » pour faire taire ses détracteurs. « J'ai commencé à en faire une chanson… J'ai toujours eu beaucoup d'autodérision » ajoute-t-il, en se projetant déjà vers l'avenir : « Je vous annonce que dans deux ans, je vais fêter mes 50 ans de carrière et je recevrai la Légion d'honneur. Il faut l'écrire, ça. (...) Et si après ma mort, on dit à mes enfants : "Ton père, il chantait cul", ils pourront leur répondre : "Tais-toi, il a eu les Arts et les Lettres et la Légion d'honneur". Il faut que je pense à ma postérité ».