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samedi 10 juillet 2021 10:33

Francis Cabrel "encombré" par son succès : "Ça m'a toujours pesé"

Par Yohann RUELLE | Journaliste
Branché en permanence sur ses playlists, il sait aussi bien parler du dernier album de Kim Petras que du set de techno underground berlinois qu'il a regardé hier soir sur TikTok. Sa collection de peluches et figurines témoigne de son amour pour les grandes icônes de la pop culture.
Francis Cabrel à coeur ouvert. Dans un long entretien accordé à Paris-Match, l'artiste fait le bilan de sa carrière et admet n'avoir jamais bien vécu son succès et sa médiatisation : "Si tout était à refaire, j'y réfléchirais à deux fois".
Crédits photo : Bestimage
Fort du joli succès rencontré par son dernier album "A l'aube revenant", entré numéro un des ventes et certifié double disque de platine (200.00 ventes), Francis Cabrel est remonté sur scène le 9 juin dernier à Agen pour lancer sa nouvelle tournée, retardée par la crise sanitaire. L'artiste de 67 ans y reprend avec ses fidèles musiciens, dont certains l'accompagnent depuis plus de 30 ans, ses morceaux les plus emblématiques comme "Je l'aime à mourir", "Sarbacane" et "La corrida", ses titres récents comme "Le peuple des fontaines" et des chansons plus rares de son répertoire, comme "Mademoiselle l'aventure". « Rien n'a changé. C'est presque comme s'il ne s'était rien passé, malgré cette longue parenthèse où tout le monde s'est morfondu. Mais pour nous, sur scène, les réflexes sont revenus immédiatement, on joue comme avant. Le truc saugrenu, c'est que le public est masqué. Et je ne peux pas l'oublier car les dix premiers rangs sont dans la lumière. Ça me fait de la peine pour les gens qui écoutent » souligne dans les colonnes de Paris-Match celui qui estime que notre époque est « dure et violente ».

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L'un des moments forts de ce nouveau spectacle est l'interprétation du titre "Te ressembler", où Francis Cabrel évoque pour la première fois son père Remiso « parti trop tôt » et « personnage majeur » de son histoire. « Me dévoiler, raconter mon enfance, comment nous vivions, j'ai toujours trouvé cela misérabiliste. Et, même si je n'aime pas les histoires de conte de fées, il est vrai que nous sommes partis de rien, voire de triple zéro... Mon père s'est sacrifié pour nous en travaillant tous les jours de sa vie (...) Lui, il a vraiment trimé. Moi je m'en suis sorti par la guitare, qui m'est tombée dessus avec Michel Polnareff et Bob Dylan. Je trouvais ça marrant d'en avoir une dans les mains, mais je ne savais pas m'en servir. Je prenais juste la pose, c'était une attitude de rébellion par rapport à ce que l'on avait vécu (...). Je ne pouvais pas finir ma carrière sans avoir parlé de mon père » explique le chanteur, qui se définit comme quelqu'un de « pudique » : « Chaque soir, je vis vraiment la chanson, je ne la récite pas. Chaque couplet, je le sens passer, comme on dit, au prix d'un peu d'impudeur et d'indiscrétion ».

"C'est le revers de la médaille"


Et pourtant, la discrétion est ce que Francis Cabrel chérit le plus au monde. Le musicien à la guitare, qui estime avoir hérité de « la même concentration, la même ténacité » que son père, aimerait revenir au temps où il n'était qu'un « chanteur de bal » méconnu, comme il le chante dans "Les bougies fondues". « Je suis nostalgique de celui que j'étais, tranquille, avant que la notoriété ne me tombe dessus. Le succès m'a toujours pesé, encombré voire un peu plus. Et si tout était à refaire, j'y réfléchirais à deux fois » admet-il dans les pages de Paris-Match, lui qui n'a jamais rêvé de gloire ni de paillettes : « Je ne suis pas les Beatles à moi tout seul mais la vraie discrétion, celle qui me plaît le plus, vers laquelle va mon tempérament, est vraiment contrariée par tous ces regards qui se posent sur moi par moments. C'est le revers de la médaille, même si j'ai appris à vivre avec ».

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La notoriété est parfois si pesante que Francis Cabrel se pose des interdits pour préserver ses proches. « J'évite certaines rues, je ne pars pas en vacances dans certains endroits, afin d'avoir une vie de famille complètement anonyme. La perte de l'anonymat est quand même une grande ombre au tableau » résume l'artiste, qui se dit « discret mais pas encore assez » : « J'admets qu'il faut faire de temps en temps l'effort de s'approcher des gens. Mais après chaque passage télé, je sens revenir la vague ». Ainsi, Francis Cabrel l'affirme sans détour : tout ce qu'il y a à savoir sur lui se trouve dans ses chansons. « Il n'y a besoin d'écrire ni un livre ni un article sur moi. Ce qui compte, c'est de dire que j'ai les deux pieds dans la même société que vous. Alors oui, je chante des jolies petites chansons d'amour qui sont comme une entrée, si l'on prend le temps de venir m'écouter en concert, pour découvrir d'autres choses » décrypte-t-il avec sagesse, souhaitant par dessus qu'on se focalise sur sa musique.

S'il a donc fui le feu des projecteurs pour préserver sa vie privée, Francis Cabrel assure qu'il n'a jamais songé à arrêter sa carrière : « J'ai toujours pensé qu'à la vitesse où je vais je pouvais mener les deux de front. Sans rien négliger ». En revanche, le chanteur ne se voit pas rester sur scène jusqu'à ses 80 ans, comme son idole Bob Dylan. « Il y a tout un tas de trucs dont je dois m'occuper, un jardin, des petits-enfants (...) A chaque fois que j'ai eu un enfant, cela s'est ressenti dans mes disques. Je me suis découvert plus père de famille que chanteur » résume l'icône de la chanson française.
Pour en savoir plus, visitez le site officiel de Francis Cabrel
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie de Francis Cabrel sur Pure Charts.

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