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dimanche 17 avril 2022 11:52

Eurovision 2022 - Alexandra Redde-Amiel en interview : "Il faut que la magie opère"

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
Alors que la grande finale de l'Eurovision sera diffusée le 14 mai prochain sur France 2, Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française, se confie à Pure Charts sur son état d'esprit, son rôle, sa vision de la chanson "Fulenn" d'Alvan & Ahez et le défi qui les attend.
Crédits photo : Nathalie Guyon
Propos recueillis par Julien Gonçalves.

Dans quelle dynamique es-tu, à un mois de la grande finale de l'Eurovision ?
Ah moi tu sais, je suis toujours positive, mais à J-30 je suis une boule d'énergie. Je suis très concentrée sur là où on veut aller, et à la fois je suis pleine d'énergie pour donner cette force à Alvan & Ahez qui, on le sait, vont vivre 30 jours à la fois stressants, passionnants, étonnants. En fait, il y a un conte de fées qui est en train de se passer pour eux. Donc moi je suis comme une maman, je suis là pour les materner, les stimuler, leur dire "Allez on y va !".

« On fera le meilleur boulot possible »
Après le très beau score de Barbara Pravi l'an dernier et les superbes résultats de l'Eurovision Junior pour la France ces dernières années, est-ce que tu as la pression avec cette édition 2022 ?
J'ai l'impression que mon rôle c'est justement de ne pas mettre d'affect dans tout ça, de toujours rester neutre et de ne pas m'inquiéter. Si je suis inquiète, le reste de mon équipe est inquiète. Je prends une position qui est très claire : on fera le meilleur boulot possible le 14 mai. Par contre, j'aurai un regret si on n'arrive pas à donner ce que je souhaite que l'on donne. Donc je me mets des oeillères, je ne me dis pas "On va finir premiers, derniers, deuxièmes, au milieu", je prends l'énergie des gens qui ont envie de nous suivre et je la donne aux artistes.

C'est un vrai challenge de proposer à l'Eurovision une chanson électro en breton. Tu le vois comme une force, comme un risque ?
Ce que je vois c'est qu'aujourd'hui on continue finalement de raconter l'histoire de la France. Je vois une France qui est plurielle, qui traverse le temps. Quoi de plus fort que d'avoir Barbara Pravi l'année dernière, citée comme la Edith Piaf, et aujourd'hui les Bretons, avec Alvan & Avez, qui racontent une partie de notre histoire ? Là encore, c'est une culture qui brille en Europe et qui ressemble à l'Europe. Parce que les Bretons c'est finalement un peu les Celtes. La musique celtique parle à beaucoup de monde à travers l'Europe. C'est formidable pour moi d'arriver avec une chanson très différente de celle de Barbara. C'était important parce que c'est dur de marcher dans les pas de Barbara ! Cette chanson, "Fulenn", je la trouve hypnotique et mystérieuse. En mélangeant l'électro et ces chants traditionnels, on arrive avec de bonnes fondations françaises.

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« J'adore relever ce genre de challenges »
Mais c'est quand même plus compliqué de l'imposer aux radios, en télé, j'imagine ?
Ah bah bien entendu que c'est beaucoup plus complexe que d'arriver avec une chanson français, pile poil, qui entre dans les quotas radios etc... Tu vas me prendre pour une sado-maso mais j'adore relever ce genre de challenges. (Rires) Soyons dans le défi ! Tu sais, je crois que les tendances et les modes sont lancées par des gens qui ont envie de lancer des défis. On lance ce défi-là, alors oui c'est plus complexe, mais le jeu en vaut la chandelle.

L'Europe va pouvoir se connecter à la langue bretonne et à ces sonorités, qui rappellent d'ailleurs la chanson "SHUM" de Go_A pour l'Ukraine l'an dernier ?
Ils sont arrivés cinquièmes ! Ça peut complètement se démarquer. Regarde, les Maneskin sont arrivés de nulle part avec une chanson de rock italienne que personne n'attendait et il s'est passé quelque chose. Tu sais, depuis que je suis cheffe de délégation, ce que j'ai compris c'est la magie qui opère dans la seconde où ils se mettent à chanter. C'est ça l'histoire. Moi ce dont je dois être maître, c'est de garder les artistes dans de bonnes conditions, et qu'à Turin, au moment où on allume la lumière, il y ait l'étincelle. L'an dernier, quand Barbara Pravi démarre sa chanson, on ne le sait pas, mais elle pleure en fait. Parce que la magie opère, il se passe quelque chose. Notre mission est de les préparer pour que cette magie opère, et si elle opère, la chanson passe, quelle qu'elle soit et de quelque nature qu'elle soit.

« J'arrête de regarder les bookmakers »
Tu regardes un peu le classement des bookmakers ?
Ça me fait rire parce que je n'ai même pas besoin de les regarder, on me les envoie. Mais maintenant j'arrête parce que l'année dernière, c'était terrible. On était quatrième, puis on passait deuxième, puis premier. Mais là j'arrête, parce que je me rends compte que ça m'enlève de l'énergie. Donc si quelqu'un me dit qu'on est 10ème des favoris, c'est super mais je m'en fous. Je me barricade et je barricade les artistes de ça. Je ne veux pas qu'ils aient la tête là-dedans. Il ne faut pas oublier que quand un spectateur votera le 14 mai, il n'aura sans doute jamais vu un bout de prestation d'Alvan & Ahez, et n'aura peut-être jamais entendu parler d'eux. Encore une fois, tout se passe à la première répétition et tout se jouera le soir du 14 mai !

Antoine Boilley, directeur adjoint du marketing et de la communication à France Télévisions, prend alors part à la discussion...
Et le fait que France 3 Régions soit là aujourd'hui à la conférence de presse, c'est intéressant. Sur un groupe comme France Télé, avec un tel réseau, France 3 étant le premier réseau média TV en régions, c'est aussi ça France Télé. Il y a des émissions dans les langues régionales, en Corse, en Bretagne et ailleurs. Regarde le succès chaque année du Festival interceltique de Lorient avec Cyril Féraud en juillet, c'est un des primes événement de France Télé. L'émission sur les danses folkloriques ("Le Grand concours des régions", ndlr) on y croyait et ça a cartonné. La France, c'est ça aussi. Il faut sortir des idées reçues, des formats et des "On va refaire Amir"... Les pas de côté ont leur chance.
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