Crédits photo : Abaca
Les votes ont rendu leur verdict. Après des semaines de compétition et une attente démesurée suite à l'annulation du concours l'an dernier, l'Eurovision 2021 s'est achevée samedi 22 mai par la victoire de l'Italie avec l'hymne rock "Zitti E Buoni" devant la France, arrivée deuxième grâce à Barbara Pravi et sa chanson "Voilà". Soit le meilleur score de la délégation tricolore depuis 30 ans et Amina avec son titre "C'est le dernier qui a parlé qui a raison" ! Hélas, le sacre du groupe italien Maneskin a été entaché par une énorme polémique suscitée par des images où le chanteur Damiano David semblait consommer de la cocaïne en direct devant les caméras. Face à ses graves accusations, le musicien s'est soumis à un test anti-drogue qui s'est avéré négatif, faisant taire les critiques. Fin de la controverse, donc : l'Italie a bel et bien remporté le célèbre concours européen, suivi par 5,5 millions de fans sur France 2. Mais une polémique peut en cacher une autre...

Je me cash

Depuis plusieurs mois, trois candidats faisaient la course en tête dans le classement des bookmakers pour cette édition de l'Eurovision : la France avec Barbara Pravi, la Suisse avec Gjon's Tears et Malte avec Destiny, interprète du titre "Je me casse". Donnée favorite, la chanteuse de 18 ans a finalement terminé en septième position du concours après avoir reçu 255 points dont seulement 47 points de la part du public, qui comptait pour 50% du scrutin. Une déception pour l'archipel de 450.000 habitants, qui aurait, selon les informations du journal Times of Malta, investi une somme considérable pour favoriser sa jeune candidate. Plus de 650.000 euros auraient été dépensés pour permettre à Destiny de figurer en bonne place chez les pronostiqueurs, le classement des bookmakers étant fondé sur différents sites de paris en ligne. Selon deux sources citées, 350.000 euros auraient été payés par l'Autorité du Tourisme de Malte pour offrir une meilleure visibilité à la candidate, tandis que 300.000 euros supplémentaires auraient été déboursés par le réseau de télévision Public Broadcasting Service. Une petite fortune qui monterait jusqu'à 700.000 euros selon le média maltais, qui suggère qu'une partie de ces dépenses a également servi à rémunérer des influenceurs sur les réseaux sociaux pour faire la promotion de Destiny.

Face à ces allégations, le ministre Carmelo Abela a ordonné l'ouverture d'un audit après avoir pris connaissance de rapports indiquant qu'une partie du budget alloué à la délégation maltaise pour les 10 jours du concours à Rotterdam a été utilisée pour placer des paris sur l'ancienne gagnante de l'Eurovision Junior. L'enquête doit débuter lundi prochain selon le Times of Malta, qui titre ironiquement son papier "Je me cash". Et rappelle qu'une polémique similaire avait éclaté en 2016 après la publication de documents stipulant que le budget prévu pour la promotion de la candidate maltaise Ira Losco avait été dépassé de 200.000 euros.