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Le grand public connaît Eric Serra pour ses bandes originales cultes de films qui le sont tout autant. Nommé à six reprises aux César, le célèbre compositeur français a décroché le César de la Meilleure musique de film pour "Le Grand Bleu" en 1989, et on lui doit également les partitions de "Nikita", "Léon", "GoldenEye", "Le Cinquième Élément", le "Tarzan" de Disney (dont il co-réalise les versions françaises avec Phil Collins) ou encore "Arthur et les Minimoys". Discret dans les médias, l'artiste vient de sortir du silence dans une interview au Parisien, révélant avoir lutté contre un cancer, dont il est actuellement en rémission. « J'ai eu un lymphome de l’intestin grêle. C'est un cancer des ganglions. Il était assez fulgurant. À quelques jours près, si je ne m'en étais pas aperçu, je ne serais peut-être pas là pour vous en parler » explique Eric Serra, qui a été contraint de reporter la tournée "Le Grand Bleu en ciné-concert" pour se focaliser sur sa santé.

"Il y a eu quelques jours extrêmement périlleux"

Bien entouré et bénéficiant d'« un traitement expérimental », Eric Serra a connu une passe difficile. « Les premiers jours, c'était un peu terrifiant. Il y a eu quelques jours extrêmement périlleux. J'aurais pu y rester. Mais, au bout de quelques jours, on a vu que je n'étais pas mort, que ça fonctionnait » révèle le compositeur de 62 ans, qui a subi « six séances de chimio » : « Après les deux premières séances, déjà, j'étais guéri. En rémission complète. C'était assez spectaculaire ! Même la prof n'en revenait pas. On est quand même allés jusqu'à la fin du traitement, par sécurité ». Un miracle d'autant qu'Eric Serra avait une peur de taille : contracter le Covid. « La professeure m'a dit : "Ce cancer spécifique est le seul qui soit 100% incompatible avec le Covid. Si jamais vous l’attrapez avant la fin du traitement… (...) Vous avez très peu de chances de vous en sortir » confie le compositeur, qui a donc vécu « cloîtré complètement » dans l'appartement familial : « Je n'ai pas approché mes enfants à moins de 3 mètres. Ça a été le plus dur à gérer ».

"Florent est particulièrement positif"

Durant cette période très compliquée, Eric Serra a pu compter sur le soutien sans faille de son ami Florent Pagny, lui aussi atteint d'un cancer du poumon. « On a beaucoup parlé avec Florent. Ça nous est arrivé pile en même temps. Lui l'a annoncé tout de suite, c'est comme ça que je l'ai su. Je venais d'apprendre que j'avais ça aussi, deux jours avant » explique l'artiste : « On s'échangeait des petits messages, on s'appelait. Mine de rien, cette complicité m’a fait beaucoup de bien, et j'imagine qu'à lui aussi. Ce n'est pas un truc qu'on peut partager avec beaucoup de gens. On parlait de chimio, de ce qu'on ressentait ». S'il reconnaît avoir vécu quelque chose de « hardcore », échanger avec Florent Pagny a été une béquille : « En même temps, on en rigolait. Comme ça se passait très bien pour tous les deux, on dédramatisait tout ça. On a guéri en parallèle. Florent est particulièrement positif. Il a la pêche ». La tournée "Le Grand Bleu en ciné-concert" reprendra dès le 14 septembre. « Un retour à la vie » pour Eric Serra.