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C'est une disparition qui laisse un vide dans le coeur d'Eddy Mitchell et des amateurs de rock. Gilbert Bastelica, ancien membre du groupe les Chaussettes Noires avec lequel l'illustre chanteur de "Couleur menthe à l'eau" faisait ses débuts dans les années 60, est décédé tragiquement ce lundi 18 mai dans un accident de la route survenu près de Pau. Le musicien, qui résidait dans la petite commune de Nay depuis plus de trente ans, « a été percuté de plein fouet dans une descente par une voiture qui arrivait en face » selon le maire de la ville de Meillon, Patrick Buron, qui s'est confié à l'AFP. Gilbert Bastelica avait rejoint en 1961 la formation née un an plus tôt à Créteil. A l'époque, le groupe se faisait encore appeler Les Cinq Rocks avant de changer d'appellation à la suite d'un parrainage négocié par Eddie Barclay avec la marque textile La lainière. La bande, qui multipliera les adaptations en français de titres issus du répertoire américain ("Be-Bop-A-Lula", "Unchained Melody"...), connaîtra un succès éphémère mais important avec des titres comme "Tu parles trop" (1961) ou "Daniela" (1962).

"Nous sommes toujours restés en contact"

Gilbert Bastelica avait intégré le groupe comme batteur en remplacement de Jean-Pierre Chichportich, parti faire son appel militaire, en mai 1961, peu après la parution de l'EP "100% rock". Lors du casting organisé au sein des studios Barclay, le musicien avait été le seul candidat à savoir jouer l'introduction à la caisse claire du titre "Hey Pony", dernier cru des Chaussettes Noires, comme le rapporte l'auteur Daniel Lesueur dans son livre "L'Argus Eddy Mitchell" (2004). Pour sa première apparition en tournée, le groupe avait d'ailleurs choisi de le présenter sous le nom de... Jean-Pierre, comme le précédent batteur, afin de ne pas heurter les fans. Après la dissolution des Chaussette Noires en 1964, Gilbert Bastelica avait continué d'accompagner Eddy Mitchel dans sa carrière solo et sur scène jusqu'en 1971. « C'était formidable. Mais ce style de vie n'était pas fait pour moi » racontait-il en 2010 à Sud-Ouest. Les deux hommes étaient restés très liés : « Il me laisse toujours un passe à l'entrée des concerts à Pau. C'est l'occasion de se revoir un moment... Nous sommes toujours restés en contact ».

Loin du feu des projecteurs, Gilbert Bastelica avait poursuivi une carrière discrète dans la musique, à une échelle plus modeste. « Il avait tourné la page de sa vie d'artiste pour se concentrer sur le chant a cappella. Il était allé sur les bancs de la fac à Pau pour suivre une formation de chef de choeur et il avait dirigé jusqu'à cinq chorales dans la région dont celles de Gan » témoigne auprès de l'AFP Philippe Rousseau, président de l'ensemble vocal Atout choeur. Toutes nos pensées à ses proches.