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Son livre passionne autant les nostalgiques que les curieux, avides de détails croustillants sur des années folles. Roger Morizot, le régisseur historique de l'Olympia que tout le monde appelle Doudou, a plongé dans ses nombreux souvenirs pour raconter l'histoire de la salle mythique à travers les artistes qui ont foulé la scène parisienne, et fait autant d'éclat sous les projecteurs que dans les coulisses. Après des années de travail, "Je les ai tous vus débuter" vient de sortir aux éditions de L'Archipel. A l'origine, c'est le directeur de l'Olympia, Bruno Coquatrix, qu'il décrit comme son « père spirituel », qui l'avait incité à noter toutes les péripéties qui se déroulait dans les murs de l'établissement pour, un jour, dévoiler (presque) tous ces secrets. « "Il faudra bien qu'un jour on sache ce qui s'est vraiment passé ici. Ecris tout ça, je sais que tu ne me trahiras pas" » lui avait-il dit.

Une claque donnée à un technicien

Régisseur de l'Olympia entre 1954 et 1988, Roger Morizot, aujourd'hui âgé de 91 ans, se fait un malin plaisir de lever le voile sur les coulisses, racontant son lien fort qu'il tissait avec les artistes. Comme Edith Piaf. « J'allais la chercher dans sa loge. On traversait les couloirs, elle, avec sa démarche mal assurée. Elle avait une croix en or autour du cou. J'avais aussi retiré un bout de moquette sur la scène, un coin qu'on avait baptisé le carré Piaf. Elle l'embrassait pour toucher du bois, puis elle embrassait sa croix et elle disait : "Ça y est je suis prête !" Et on ouvrait le rideau » explique-t-il au Parisien. Révélant qu'à ses débuts, Johnny Hallyday était « mal entouré », il se souvient de sa première tournée en France : « Une vraie galère ».



S'il affirmait récemment que Claude François était « une ordure », Doudou lâche aussi quelques dossiers sur d'autres artistes comme Thierry Le Luron : « Il avait pris la grosse tête et se croyait tout permis ». Et même Dalida en prend pour son grade. « Elle faisait des colères terribles » se souvient-il avant de se souvenir d'une anecdote qui l'a marqué : « Un jour, on avait embauché un jeune technicien pour s'occuper du micro. Il y a eu un problème de fil, à un moment du concert. Entre deux chansons, Dalida sort de scène comme une furie : Qui s'est occupé de mon micro ? ». Alors qu'il se dénonce, le technicien se prendra une claque de la part de la chanteuse de "Il venait d'avoir 18 ans" ! « Abasourdi, le type est parti, furax. Il a tenu deux heures à l'Olympia ! Le frère de Dalida, Orlando, lui dit qu'elle a eu tort de s'emporter comme ça. Et paf ! Il s'est pris une claque aussi ! » raconte Roger Morizot, toujours aussi amusé par le tempérament de feu de la diva égyptienne.