Crédits photo : Montage Pure Charts / Bestimage
1400 chansons en huit langues, 180 millions d'albums vendus... Voilà l'imposant patrimoine musical que laisse derrière lui Charles Aznavour. Depuis son décès dans la nuit de dimanche à lundi, l'un des derniers grands piliers de la chanson française est célébré par les artistes du monde entier : si Calogero ou Sting ont pleuré la disparition d'un « chanteur intemporel » qui « représentait la culture française », les journaux du monde entier ont célébré la mémoire du « French Sinatra », la « fierté de l'Arménie ». Après cette pluie d'hommages venant du monde entier, c'est désormais au tour de son fils, Mischa Aznavour, de prendre la parole. Dans les colonnes du nouveau numéro de Paris Match, qui consacre 50 pages exceptionnelles à l'artiste, le fils de 47 ans a adressé une lettre ouverte à l'interprète de "La bohème" débutant par ces mots forts : « Tout semble irréel. Me voilà soudain semi-orphelin ».

"Si je pleurais, tu disparaîtrais à jamais..."

Tout au long de cette lettre-hommage intitulée "Mon père, mon ange, mon amour", Mischa, que le chanteur a eu avec Ulla Thorsell, ne peut contenir son émotion, même s'il dit pourtant ne pas vouloir pleurer : « Je ne réalise pas (...) Peut-être que si je pleurais, tu disparaîtrais à jamais... Garder ma peine, ce flot de larmes, peut-être est-ce une manière de te garder encore un peu près de moi ? ». Frappé par ce drame personnel, Mischa se dit confus de l'énorme exposition médiatique autour de la mort de son père : « Sur les ondes, ta voix passe en boucle. Des gens parlent de toi, de ce que tu as été, de ce que tu as réalisé. J'entends des pleurs, de la tristesse. Et moi, au milieu de ces maux, je suis comme un étranger ». Très pudique, il préfère tout de même se souvenir des bons moments : « Certains passent à côté de ceux qu'ils aiment en se demandant s'ils se sont bien compris. Moi je t'ai compris ».

« Alors à présent que reste-t-il? (...) Si les larmes ne jaillissent pas de la source de mon coeur, c'est que tu es pour toujours auprès de moi. Je ne saurais te dire adieu, mon père, adieu, mon ange, mon amour » avoue-t-il avec beaucoup d'émotion avant de conclure : « Tout en moi n'est qu'amour de toi. Et l'amour ne meurt jamais ». Ainsi, Mischa va peut-être faire le deuil à la manière arménienne, à savoir pendant 40 jours, comme l'avait fait son père pour Johnny Hallyday. Charles Aznavour aura par ailleurs le droit à un hommage national rendu ce vendredi dans la cour des Invalides. La cérémonie, durant laquelle sera présent Emmanuel Macron, sera retransmise sur France 2, BFMTV, CNews, LCI et France Info.