Crédits photo : Abaca
L'information avait déjà fait couler beaucoup d'encre, il y a deux ans. Ce n'est visiblement pas terminé. En décembre dernier, alors que Booba venait de publier son album "Futur", la Monnaie de Paris a annoncé la mise en vente d'une médaille à l'effigie du rappeur. Une consécration, puisque l'interprète de "Une vie" succédait au rockeur Johnny Hallyday. C'est le plasticien français Mohamed Bourouissa qui a confectionné cet objet en bronze, reprenant les armoiries de Booba et mentionnant le titre de son dernier opus en date. Tirée à 50 exemplaires uniquement, la médaille, de 100 millimètres de diamètre, contenait le dessin de deux lions dos à dos, armés et de profil, et coûtait tout de même 256 euros.

Oui mais voilà, la Monnaie de Paris a décidé de stopper la commercialisation de la médaille au public « jusqu'à nouvel ordre ». La raison ? « Le contexte nauséabond actuel et les violences verbales de ces dernières semaines » a expliqué l'institution sur sa page Facebook, avant de confirmer le retrait de l'objet de sa boutique sur son site officiel. La Monnaie de Paris n'a donc pas apprécié que Booba soit lié à un fait divers violent : l'agression d'un vendeur par Rohff et ses complices, après une provocation de son rival sur les réseaux sociaux. Booba a notamment lancé une insulte homophobe en lui disant « Trouve-moi à Paname sale pédale ». Le jeune homme de 19 ans s'est retrouvé dans le coma mais est sorti d'affaire, tandis que Rohff a été mis en examen pour « violences volontaires en réunion avec préméditation ».

"Un contexte de confrontation et de violence"

Pour autant, la Monnaie de Paris a confirmé soutenir « la liberté d'expression des artistes avec lesquels elle collabore » et « assume une certaine prise de risque avec les conventions, inhérente à toute création ». Mais « elle ne peut associer le travail de ses artisans d'art ni son image de service public à des personnes contribuant à un contexte de confrontation et de violence ». D'ailleurs, l'institution a précisé qu'elle pourrait tout à faire collaborer à nouveau avec Booba, « dès lors que la musique redeviendra le champ de l'échange et de l'écoute, dans le respect de chacun ». Le message sera-t-il entendu ?