Crédits photo : Montage Pure Charts / Abaca
Sur son album visuel "BEYONCE", sorti par surprise en décembre 2013, la chanteuse a notamment marqué les esprits avec le titre "***Flawless", co-écrit avec The Dream et co-produit par Hit-Boy, sur lequel est créditée l'écrivaine Chimamanda Ngozi Adichie, originaire du Niger. En effet, Beyoncé y a intégré un passage de son discours "We Should All Be Feminists" dans lequel elle disait : « We teach girls to shrink themselves, to make themselves smaller / We say to girls: "You can have ambition, but not too much" ». Ce morceau, devenu un phénomène avec la phrase "I woke up like this", a imposé Beyoncé comme une artiste engagée pour la liberté des femmes. Sauf que Chimamanda Ngozi Adichie, qui sort enfin de son silence, n'est pas vraiment en adéquation avec les actes de la star. « Son féminisme n'est pas le mien » a -t-elle confié au quotidien néerlandais Volkskrant, comme le rapporte Slate.

"Une trop large place à la nécessité d'avoir un homme à ses côtés"

Selon elle, « le féminisme de Beyoncé donne une trop large place à la nécessité d'avoir un homme à ses côtés ». Le nom de la tournée "The Mrs. Carter Show World Tour" de la chanteuse de "Single Ladies" y serait-il pour quelque chose ? « Je les trouve charmants, mais je doute que les femmes doivent tout rapporter à lui en se demandant sans cesse "Est-ce qu'il m'a fait mal? Dois-je lui pardonner? Va-t-il me passer la bague au doigt?" » a-t-elle renchéri, sans doute refroidie par le fait que les derniers titres de Beyoncé, comme "Hold Up", tournent autour d'un prétendu adultère de Jay-Z. « Nous, les femmes, sommes conditionnées pour tout ramener aux hommes. Vous remarquerez que la conversation se portera naturellement vers eux. Tandis que dans un groupe d'hommes, ils ne parleront pas du tout de femmes, mais de leurs propres sujets et histoires. Nous devrions donc consacrer seulement 20% de notre temps à parler des hommes, parce que c'est amusant. Et nous devrions aussi parler de nous-même » a rappelé Chimamanda Ngozi Adichie.

"Je refusais de participer à ce genre de comédie"

L'écrivaine a également tenu à expliquer pourquoi elle n'avait jamais souhaité s'exprimer sur Beyoncé jusqu'ici : « J'ai été choquée par le nombre de demandes d'interviews que j'ai reçu quand le titre est sorti. Tous les plus grands journaux du monde voulaient me faire parler de Beyoncé. J'ai eu un vrai ressentiment et j'ai pensé : "Les livres sont-ils vraiment si peu importants pour vous?" ». Et ce n'est pas tout. « Une autre chose que j'ai détesté lire à propos de moi était : "Maintenant les gens la connaissent, grâce à Beyoncé" ou encore "Elle doit lui être si reconnaissante". J'ai été déçue. J'ai pensé qu'en tant qu'écrivaine, je refusais de participer à ce genre de comédie et de dire ce que l'on attendait que je prononce, tel que "grâce à Beyoncé, ma vie ne sera plus jamais la même" » a-t-elle conclu. Le message est passé !