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Pour illustrer son nouveau single "Ave maria", célèbre prière à la Vierge Marie, la chanteuse Arielle Dombasle a fait appel au talent de David Babinet, qu'elle a retrouvé hier dans la chapelle du Val-de-Grâce pour le tournage d'une vidéo reflétant le caractère spirituel de son nouveau projet musical "Arielle Dombasle By Era", enregistré avec le collectif Era. Seulement, le tournage ne s'est pas déroulé comme prévu. Le curé de l'église est intervenu pour empêcher la chanteuse et son équipe de réaliser leur vidéo. « Dans l'église, on a installé un buffet comme pour une partie de campagne, il y a des chaises n'importe où, bref c'est la foire ! », a-t-il déclaré ce matin au micro de France Info, visiblement consterné et rappelant que l'artiste avait précédemment chanté au "Crazy Horse".

Ecoutez un extrait de "Ave Maria" d'Arielle Dombasle et Era, et l'intégralité sur son site officiel :

"J'ai été victime du fait que je sois une femme de chair et d'esprit"

Interrogée par Pure Charts, Arielle Dombasle a confié que le ministère de la Défense avait été contacté pour intervenir afin que le tournage du clip, terminé très tôt ce matin, puisse se poursuivre dans de bonnes conditions. « Hier, l’aumônier du Val-de-Grâce, où nous tournions, est intervenu. Ça a créé un malentendu entre tous. L’armée a dû finalement intervenir pour que l'on puisse reprendre le tournage du clip. Nous étions au Val-de-Grâce, qui est la Chapelle des Armées, un endroit où personne n'avait jamais tourné ». La chanteuse se défend d'avoir voulu transiger avec le caractère sacré d'un tel lieu : « J'étais là en interprète pour chanter un hymne à la Vierge. C'est quelque chose qui a été écrit et chanté dans les églises. Ce n'est pas comme si je venais chanter du heavy metal (sourire) ! C'est quelque chose de profondément chrétien, un "Ave maria" », explique-t-elle, estimant elle aussi que l'intervention du père Emmanuel Dollé, aumônier militaire du Val-de-Grâce, était « intolérable ».

Choquée, Arielle Dombasle évoque la montée des intégrismes religieux pour sa défense : « Pour ce clip, je suis accompagnée de moines, qui sont comme des pèlerins. Il y a un côté Saint Jacques de Compostelle avec une représentation du moine pauvre, pieds nus. Le curé était offusqué parce que les moines étaient pieds nus dans l'église. C'est de l'incompréhension totale ! Il faut fuir toutes les formes d'intégrismes, toujours et quelles qu'elles soient. Nous avons été victimes de réductions et de préjugés », allant même jusqu'à se dire victime de sa condition : « J'ai été victime du fait que je sois une femme de chair et d'esprit ».

"Pas acceptable que des sanctuaires servent au show-business"

De son côté, l'évêque du diocèse aux Armées Mgr Luc Ravel, qui précise être le « seul habilité par le droit à trancher sur ces faits » dans un communiqué, estime que les évènements « ne montrent aucun élément directement attentatoire à notre foi, à nos signes et rites sacrés ». Cependant, il n’est selon lui « pas acceptable que des sanctuaires vivants et priants servent à la promotion du show-business » : « Aujourd’hui, telle femme songe au Val-de-Grâce pour élaborer une image d’infini à son chant. Demain, pourquoi pas ?, un autre se chargera de festoyer dans nos vases sacrés transformés en vaisselle de luxe, avec cette note d’interdit qui donne du goût à tout ».