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30 ans après son premier album "...De la planète Mars", le groupe IAM fourmille de projets entre l'album "Rimes essentielles", son autobiographie "Entre la pierre et la plume" et sa tournée qui reprendra en avril prochain. Ces derniers temps, le leader Akhenaton a surtout fait la Une de l'actualité pour ses propos contre le gouvernement et le vaccin anti-Covid, lui que ne souhaite pas se faire vacciner. Dans une nouvelle interview pour le podcast "La Face Katché", animé par le musicien Manu Katché, le rappeur de 53 ans, dont le vrai nom est Philippe Fragione, a évoqué un autre de ses combats : le racisme dont il a été victime, après s'être reconverti à l'islam par amour alors qu'il avait 25 ans. « Ma femme est noire, arabe et musulmane, c'est une sorte de all star game » a expliqué Akhenaton avec humour avant de raconter son lien avec la religion : « Au milieu des années 80, quand tous tes potes font le ramadan, par solidarité, tu ne te vois pas te ramener avec ton sandwich et le manger. Donc tu jeunais par respect, par solidarité. Et le soir, on se racontait que des belles histoires. Pas de politique, mais les histoires du prophète. Ça sentait les voyages... Je suis venu à la religion par le bon côté des choses : celui du partage ».

"Pas de chien, pas de Noirs, pas d'Arabes"

Akhenaton a ensuite raconté comment il a été confronté au racisme durant sa vie d'adulte. « Dans ma génération, on n'a pas subi le racisme que subissent les Noirs et les Arabes en France. Je ne peux pas m'estimer victime, car la discrimination, je l'ai plus vécue adulte en épousant ma femme, en cherchant un appartement, en me convertissant à l'Islam » a expliqué l'interprète de "Nés sous la même étoile", avant d'évoquer certains moments violents qu'il a connus : « Quand tu es jeune marié et que tu vas dans un appartement, et que la notice du propriétaire précise "Pas de chien, pas de Noirs, pas d'Arabes"... C'est chaud. Et là, tu vois ta femme, tes enfants, et tu te dis : "C'est pas possible, on en est encore là" ». Si ses proches ont fait preuve d'« incompréhension » face à sa conversion à l'islam, Akhenaton a surtout mal vécu le traitement médiatique autour de la religion musulmane : « J'ai plus souffert en allumant ma télévision ou en lisant des articles de presse. Quand je lis et que je regarde encore aujourd'hui, et que je vois des gens tellement éduqués dire de telles conneries... Il y a une telle ignorance des choses ».

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"Mes enfants veulent partir vivre à l'étranger"

Et aujourd'hui, ce sont ses enfants qui subissent le racisme, preuve que les choses ont eu du mal à changer avec les années. « J'ai vu la peine dans les yeux de mon fils, qui me dit : "Papa, je me fais contrôler trois fois par jour". Il ne le vit pas bien, notamment dans ses rapports avec la police et les forces de l'ordre. Il s'est retrouvé plusieurs fois en garde à vue sans raison » a-t-il expliqué durant cet entretien, assurant avoir « toujours parlé » de ce sujet avec ses enfants, métisses et musulmans : « Parce que si tu ne désamorces pas, tu risques d'avoir une réponse qui est à la mesure de ce qu'ils ont subi, et ça fait des petits très en colère, qui peuvent devenir violents ». Aujourd'hui, ses trois fils « se considèrent comme des enfants du monde » : « Ils ne calculent pas tout ça, sauf quand on vient leur rappeler avec des contrôles. Je suis triste pour mon pays, mais c'est ici qu'ils ont eu les pires expériences. Aujourd'hui, mes trois fils la ressentent, cette stigmatisation. Ils veulent partir vivre à l'étranger ».